Sur une table de bois, une petite reproduction de Guernica de Picasso est posée. C’est la première image que Michel Thévoz, cet historien de l’art si singulier, propose pour commencer ce qui, en 45 minutes va se jouer sur cette table : son autobiographie intellectuelle.
En douze images, choisies parmi tant d’autres, se dessinera quelque chose comme un parcours, un portrait. Depuis ce monumental Picasso, vu à la grande rétrospective du Palazo Reale de Milan alors que Michel Thévoz est adolescent (tableau qui lui fera perdre la foi), jusqu’à la reproduction de cette œuvre très étrange, crayon ou téléphone entouré de laine, « objet communicable que, faute d’autre mot, il faut bien appeler « œuvre d’art » que fabrique Judith Scott, sourde, muette, trisomique – oui entre ces deux œuvres se trace le chemin que Michel Thévoz a inventé pour approcher l’œuvre d’art, vivre non loin, même si, comme il le dit au début du film « l’œuvre, c’est quelque chose d’insoutenable », on fait tout pour lui résister.
On parcourt la célèbre Collection d’art brut de Lausanne, commencée par Jean Dubuffet et dont Michel Thévoz fut le directeur, de ses débuts en 1974, jusqu’en 2001. On suit de temps à autre l’historien de l’art sur sa moto, qui parcourt les rues de Lausanne à la recherche (ou à la poursuite) du mobilier urbain, et particulièrement de ce fauteuil en plastique blanc « fauteuil capitaliste par excellence », signe esthétique et politique de notre temps qu’il lui faut comprendre et interpréter. « C’est tellement important les choses plastiques, c’est tellement important pour la sensibilité ».
Réalisatrices
Marianne Alphant
Pascale Bouhénic
Montage
Anouk Zivy
Image
Sébastien Buchmann
Son
Mikaël Kandelman
Durée
46 min
Diffuseur
Histoire