La vue est chose étrange : la distance et l’étrangeté en sont les éléments essentiels. C’est à cela que réfléchit Svetlana Alpers, historienne de l’art américaine, née d’une famille d’origine russe, alors qu’assise dans un canapé, elle regarde la vue qui s’offre par la fenêtre de son appartement parisien. Ces considérations sont opérantes pour la lecture des œuvres d’art, bien sûr. Et la voici à New York, évoquant son histoire : formée par cette génération d’historiens de l’art venus d’Europe aux Etats-Unis, pour fuir le nazisme, Svetlana Alpers a choisi une voie tout à fait inhabituelle, celle de la peinture hollandaise du 17eme siècle. Rubens, Saenredam, Vermeer, si différents des maîtres italiens qui racontent des histoires [qui illustrent les grands récits bibliques], sont maîtres de la description, de « l’art de dépeindre ». De Bellini à Walker Evans, en passant par Velazquez, Rembrandt ou Cezanne, Svetlana Alpers tout au long du film, va déposer sur sa table des reproductions d’œuvres qui dessineront un itinéraire plus intéressé à reconstruire le « faire » des artistes qu’à interpréter la symbolique des œuvres.
Réalisatrices
Marianne Alphant
Pascale Bouhénic
Montage
Anouk Zivy
Image
Sébastien Buchmann
Son
Benjamin Bober
Michel Kaptur
Durée
49 min
Diffuseurs
Histoire
LCP Assemblée nationale